5.8 L’Information pédagogique

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Notre programme

« Organisation, c’est l’idée qui actuellement, guide toutes les discussions, toutes les études et tous les projets sur l’enseignement, et plus spécialement sur l’enseignement du second degré. Pour aboutir à une organisation, il faut chercher à développer les liaisons ; liaisons entre les enseignements secondaire, primaire supérieur et technique ; liaisons entre les divers établissements, malgré leur diversité et en raison même de cette diversité ; liaisons entre tous ceux qui sont responsables de cet enseignement, soit qu’ils le donnent, et nous entendons par « usagers » ceux qui en ont besoin pour leurs enfants, mais aussi ceux qui, à titre quelconque, en savent ou doivent en prévoir les conséquences pour l’avenir du pays.

Pour organiser, il faut vouloir des réalisations pratiques et immédiates. Il faut ouvrir pas à pas un chemin net et clair dans la forêt touffue, mal coupée de sentiers en labyrinthe ; il faut établir un escalier qui, marche par marche, s’élèvera vers l’idéal. Il faut éviter les plans trop grandioses, les condamnations trop définitives, les démolitions trop théoriques, les reconstructions trop simplistes ; tout cela ne peut qu’engendrer des discussions vides, des heurts passionnés, des débats sans entente et sans conclusion. Les sujets précis, les expériences localisées peuvent, au contraire, conduire à des réalisations modestes mais certaines, qui montrent autant les difficultés que les possibilités et dont la réussite ou l’insuccès sert de guide aux novateurs, prépare l’opinion publique et, au surplus, permet tout aussi bien et mieux que les vastes théories d’étudier et de préciser les fins de l’enseignement et les conditions psychologiques de l’éducation.

L’exposé, l’étude et la discussion des réalisations ont été les préoccupations essentielles du Congrès du Havre, où est née l’idée de cette revue. Dans les discussions des commissions, dans les visites d’une exposition sans précédent, dans les séances plénières, par la lecture de nombreuses communications, les administrateurs, les professeurs, les parents d’élèves, les représentants de l’industrie et du commerce ont appris l’existence de multiples essais, de belles expériences, de conclusions certaines, tentés et obtenus par de nombreuses bonnes volontés qui s’ignoraient les une des autres. Ils ont eu la révélation d’une œuvre considérable, mais anonyme, et, ce qui est plus grave, dispersée et méconnue. Ils ont eu le sentiment unanime de la nécessité d’une organisation qui, seule, pourra donner un rendement efficace à ces essais, à ces expériences, à ces conclusions dont la dispersion est une cause fatale d’infécondité.

Cette organisation, les congressistes l’ont demandée dans un très bel élan de sympathie et de confiance réciproque autant que de foi dans l’avenir. Sans une opposition, ils ont émis des vœux dont certains ont été déjà adoptés et même mis en œuvre par les Pouvoirs publics. Mais la rédaction même de ces vœux, mis volontairement sous des formes générales, montre qu’ils n’étaient que des points de départ d’études et d’essais, et des éléments d’une organisation d’ensemble. C’est en vue de cette organisation que nous voulons faire de cette revue un organe de liaison et de coordination.

Les réalisations pratiques et immédiates, celles du passé, comme celles du présent, comme celles aussi de l’avenir proche, il faut les demander à tous ceux qui savent, à tous ceux qui pratiquent l’enseignement ou qui en voient les résultats. C’est pourquoi cette revue ne veut pas être la revue de quelques-uns et qu’elle demande des lecteurs sans doute, mais surtout des collaborateurs. Comme les annales du Congrès ont accueilli toutes les communications, nous accueillerons tous articles et toutes notes que nous essaierons seulement de susciter d’abord, de classer, de relier et de coordonner ensuite.

Nous indiquerons plus loin quelle méthode nous pensons suivre et comment seront constitués les numéros de la revue. La première liste des membres du Comité de rédaction montre, s’il est besoin de nous répéter dans une conclusion, que nous essayons de faire les unions et les liaisons les plus larges possibles et de poursuivre, pour l’organisation de l’enseignement du second degré, un programme de réalisations en vue d’une organisation que nous avons l’ambition d’espérer faite d’équilibre et de clarté.

Notre méthode

Chaque numéro comprendra :

1° Une série d’articles et de communications sur un sujet précis de pédagogie générale ;

2° Une partie de documentation donnant des informations sur la presse de l’enseignement française et étrangère, comportant une tribune libre et donnant des renseignements sur les thèmes des numéros ultérieurs ;

3° Une série de renseignements et de techniques sur une question de pratique de l’enseignement. Ces renseignements comporteront notamment une publicité à caractère pédagogique faite sur fiches détachables.

Nous demandons à nos lecteurs et à nos amis de nous envoyer articles, communications, renseignements et techniques. Nous les grouperons autour des centres d’intérêts des divers numéros. (...) ».

LE COMITE DE REDACTION

Source : Le Comité de rédaction Notre programme, L’information pédagogique, n°1, janvier 1937, p.1-2.


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