1. Le domaine de l’Etoile (Nice-Pessicart)

LE DOMAINE DE L’ETOILE

à Nice

Outre cet encart, vous trouverez ci-dessous une courte présentation de cette école fondée en 1920 par Henri Chochon. L.G.

La Maison des enfants du domaine de l’étoile à Nice.

Notre sociétaire M. Henri Chochon nous a envoyé ces courtes notes en attendant un article plus complet sur l’œuvre qu’il a créée en 1920 dans un des plus beaux paysages français :

« Ce que j’ai cherché à réaliser ici, c’est un milieu très riche en suggestions, où tous les adultes travaillent et sont actifs. L’enfant profite de toute activités dans la mesure où il le désire. Deux jours par semaine, les enfants sont entièrement libres ; nous avons construit une petite maison où ils peuvent cuire leur déjeuner, etc.

L’atelier est coopératif. Je laisse les enfants libres de leur activité ; je suis là, je travaille de mon côté, et donne seulement des conseils pour le maniement des outils.

Chaque semaine est nommé un chef de semaine par les enfants. Ce chef de semaine a un carnet où sont inscrits les divers services avec leurs titulaires ; par exemple : balayer des dortoirs, nettoyer les lavabos, mettre le couvert, aller chercher les plats, faire le grand nettoyage du samedi, etc. Ce système marche très bien.

Les classes du matin ont lieu, en général, en plein air, même en hiver, les enfants étant en caleçon si le soleil brille. Notre régime à base de végétarienne, sans dogmatisme puisque les enfants qui désirent (ou dont les parents désirent) de la viande en ont. Les résultats physiologiques sont excellents : certains enfants ont été radicalement transformés en deux années environ.

J’aurais encore beaucoup de détails intéressants sur l’usage fait par les enfants de l’argent, sur les histoires écrites spontanément, ou racontées par les plus petits, sur le régime alimentaire dont vous avez si bien souligné l’importance dans votre monographie, ainsi que sur l’importance du sommeil et du bon fonctionnement de l’intestin.

A joutons qu’en plus des travaux manuels et intellectuels les plus variés dans la maison et l’atelier, les enfants s’occupent aussi, bien entendu, de jardinage et d’élevage d’animaux tels que poules, abeilles, chèvres. On reçoit les enfants à partir de quatre ans, et ils mènent là une existence si conforme à leurs désirs et à leurs besoins qu’ils voudraient y rester toujours. Nous espérons pouvoir bientôt parler plus longuement de cette fort intéressante expérience ».

Source : Henri Chochon, « La Maison des enfants du domaine de l’étoile à Nice », La Nouvelle Education, n°42, février 1926, p.22-23.

***

Ci-dessous, une présentation de cette "maison d’éducation" paru dans la revue Pour l’Ere nouvelle en 1925 :

« Situé à Nice-Pessicart, sur la hauteur et à 3 km de la ville, cet institut jouit du climat bienfaisant de la Côte d’Azur. L’éducation physique et l’hygiène, la liberté de vie dans la nature, la cure d’air et de soleil, la gymnastique naturelle et rythmique tiennent une place prépondérante dans le programme de la journée. Le régime alimentaire végétarien, soigneusement étudié, donne d’excellents résultats. M. Chochon pense « qu’une enfance heureuse est un flambeau que l’homme porte toute sa vie, une source de force et de santé pour les mauvais jours ». Pour assurer à l’enfant le plein épanouissement de sa personnalité, le directeur écarte tout dogme et toute emprise assujettisante de l’adulte ; son action a pour but d’amener l’élève à la réflexion et à la maturité de pensée qui lui permettront par la suite de choisir sa vie propre. « Etre soi-même, travailler en harmonie avec la nature, tendre vers le beau, le bien et le vrai dans un amour fraternel ». Tel est l’idéal auquel est convié l’enfant ».

Is. Ferrière, « La Maison des enfants du domaine de l’Etoile », Pour l’Ere Nouvelle, n°15, 1925, p.18.

Toujours selon cette notice, la maison accueille en novembre 1924, 14 élèves âgés de 4-10 ans (7 garçons et 7 filles). Il y est précisé que la Gymnastique naturelle et rythmique dont exécutées quotidiennement. Le tarif de cette maison est également indiqué : 200 à 300 francs par mois.

En cas de citation, merci d’indiquer la provenance de cet article en ligne : http://hmenf.free.fr/ecrire/articles_edit.php3 ?id_article=192 L.G.

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Le domaine de l’Etoile (Nice)
26 février 2009, par Jean-Michel Reinert, Genève

Bonjour,

J’ai connu le Domaine de l’Étoile à la route de Pessicart en 1964, puis comme jeune homme en 1968 et en 1988. Cela n’était en aucun cas - à cette époque - une école naturiste pour enfants ! Quand je suis venu la première fois au domaine, c’était avec ma mère et j’avais quatorze ou quinze ans. Les pensionnaires avaient des chambres avec une cuisine assez rudimentaire et il y avait sur le toit des tonneaux d’eau qui chauffaient la journée au soleil et déversaient l’eau chaude le soir à la douche. Tout était si beau à voir ! Je me rappelle de fleurs artistiquement disposées dans les pièces d’habitation. Les responsables, sauf erreur M. et Mme Chauchon promulguaient l’enseignement du Dr Carton. Cela respirait presque une forme de spiritualité, mais sans enseignement religieux ! On proposait au domaine l’agriculture biologique, on nous parlait de façon informelle des risques des pesticides et des engrais chimiques, on parlait d’homéopathie, de sucre brut de canne et de céréales non raffinées, de la thalassothérapie, (on buvait aussi de l’eau de mer), de l’héliothérapie, de bains de boue argileuse, d’huile de lin, de colloques et tables rondes sous les oliviers, de pain gris et de graines germées et probablement on pratiquait un naturisme discret d’adultes au fond du domaine. Je garde de l’endroit un souvenir magnifique, mais seulement dans les années soixante, à cause de cette recherche d’un idéal de santé. Ensuite, dans les années quatre-vingts, l’idéal était quelque peu retombé et le domaine était devenu une grande parcelle, dont l’EDF s’était approprié une partie. Jamais je ne me suis senti contraint à participer aux activités, les responsables proposaient un mode de vie qui n’était somme toute, alternatif sans être - me semble-t-il trop extrême.
- Le domaine de l’Etoile (Nice)
  27 février 2009, par Laurent GUTIERREZ
  
  Madame, Monsieur,
  
  Merci pour ce formidable temoignage que je me permets de mettre en ligne. J’espere sincerement entrer en contact avec vous afin d’en savoir plus. Aussi, je vous invite a me joindre a mon adresse mail LGutierrez76@aol.com A bientot j’espere, Cordialement,
  
  Laurent GUTIERREZ

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Le village d’enfants de Dieulefit LE DOMAINE DE L’ETOILE à Nice Outre cet encart, vous trouverez ci-dessous une courte présentation de cette école fondée en 1920 par Henri Chochon. L.G. La Maison des enfants du domaine de l’étoile à Nice. Notre sociétaire M. Henri Chochon nous a envoyé ces courtes notes en attendant un article plus complet sur l’œuvre qu’il a créée en 1920 dans un des plus beaux paysages français : « Ce que j’ai cherché à réaliser ici, c’est un milieu très riche en suggestions, où tous les adultes travaillent et sont actifs. L’enfant profite de toute activités dans la mesure où il le désire. Deux jours par semaine, les enfants sont entièrement libres ; nous avons construit une petite maison où ils peuvent cuire leur déjeuner, etc. L’atelier est coopératif. Je laisse les enfants libres de leur activité ; je suis là, je travaille de mon côté, et donne seulement des conseils pour le maniement des outils. Chaque semaine est nommé un chef de semaine par les enfants. Ce chef de semaine a un carnet où sont inscrits les divers services avec leurs titulaires ; par exemple : balayer des dortoirs, nettoyer les lavabos, mettre le couvert, aller chercher les plats, faire le grand nettoyage du samedi, etc. Ce système marche très bien. Les classes du matin ont lieu, en général, en plein air, même en hiver, les enfants étant en caleçon si le soleil brille. Notre régime à base de végétarienne, sans dogmatisme puisque les enfants qui désirent (ou dont les parents désirent) de la viande en ont. Les résultats physiologiques sont excellents : certains enfants ont été radicalement transformés en deux années environ. J’aurais encore beaucoup de détails intéressants sur l’usage fait par les enfants de l’argent, sur les histoires écrites spontanément, ou racontées par les plus petits, sur le régime alimentaire dont vous avez si bien souligné l’importance dans votre monographie, ainsi que sur l’importance du sommeil et du bon fonctionnement de l’intestin. A joutons qu’en plus des travaux manuels et intellectuels les plus variés dans la maison et l’atelier, les enfants s’occupent aussi, bien entendu, de jardinage et d’élevage d’animaux tels que poules, abeilles, chèvres. On reçoit les enfants à partir de quatre ans, et ils mènent là une existence si conforme à leurs désirs et à leurs besoins qu’ils voudraient y rester toujours. Nous espérons pouvoir bientôt parler plus longuement de cette fort intéressante expérience ». Source : Henri Chochon, « La Maison des enfants du domaine de l’étoile à Nice », La Nouvelle Education, n°42, février 1926, p.22-23. *** Ci-dessous, une présentation de cette "maison d’éducation" paru dans la revue Pour l’Ere nouvelle en 1925 : « Situé à Nice-Pessicart, sur la hauteur et à 3 km de la ville, cet institut jouit du climat bienfaisant de la Côte d’Azur. L’éducation physique et l’hygiène, la liberté de vie dans la nature, la cure d’air et de soleil, la gymnastique naturelle et rythmique tiennent une place prépondérante dans le programme de la journée. Le régime alimentaire végétarien, soigneusement étudié, donne d’excellents résultats. M. Chochon pense « qu’une enfance heureuse est un flambeau que l’homme porte toute sa vie, une source de force et de santé pour les mauvais jours ». Pour assurer à l’enfant le plein épanouissement de sa personnalité, le directeur écarte tout dogme et toute emprise assujettisante de l’adulte ; son action a pour but d’amener l’élève à la réflexion et à la maturité de pensée qui lui permettront par la suite de choisir sa vie propre. « Etre soi-même, travailler en harmonie avec la nature, tendre vers le beau, le bien et le vrai dans un amour fraternel ». Tel est l’idéal auquel est convié l’enfant ». Is. Ferrière, « La Maison des enfants du domaine de l’Etoile », Pour l’Ere Nouvelle, n°15, 1925, p.18. Toujours selon cette notice, la maison accueille en novembre 1924, 14 élèves âgés de 4-10 ans (7 garçons et 7 filles). Il y est précisé que la Gymnastique naturelle et rythmique dont exécutées quotidiennement. Le tarif de cette maison est également indiqué : 200 à 300 francs par mois. En cas de citation, merci d’indiquer la provenance de cet article en ligne : http://hmenf.free.fr/ecrire/articles_edit.php3 ?id_article=192 L.G. Forum Le domaine de l’Etoile (Nice) 26 février 2009, par Jean-Michel Reinert, Genève Bonjour, J’ai connu le Domaine de l’Étoile à la route de Pessicart en 1964, puis comme jeune homme en 1968 et en 1988. Cela n’était en aucun cas - à cette époque - une école naturiste pour enfants ! Quand je suis venu la première fois au domaine, c’était avec ma mère et j’avais quatorze ou quinze ans. Les pensionnaires avaient des chambres avec une cuisine assez rudimentaire et il y avait sur le toit des tonneaux d’eau qui chauffaient la journée au soleil et déversaient l’eau chaude le soir à la douche. Tout était si beau à voir ! Je me rappelle de fleurs artistiquement disposées dans les pièces d’habitation. Les responsables, sauf erreur M. et Mme Chauchon promulguaient l’enseignement du Dr Carton. Cela respirait presque une forme de spiritualité, mais sans enseignement religieux ! On proposait au domaine l’agriculture biologique, on nous parlait de façon informelle des risques des pesticides et des engrais chimiques, on parlait d’homéopathie, de sucre brut de canne et de céréales non raffinées, de la thalassothérapie, (on buvait aussi de l’eau de mer), de l’héliothérapie, de bains de boue argileuse, d’huile de lin, de colloques et tables rondes sous les oliviers, de pain gris et de graines germées et probablement on pratiquait un naturisme discret d’adultes au fond du domaine. Je garde de l’endroit un souvenir magnifique, mais seulement dans les années soixante, à cause de cette recherche d’un idéal de santé. Ensuite, dans les années quatre-vingts, l’idéal était quelque peu retombé et le domaine était devenu une grande parcelle, dont l’EDF s’était approprié une partie. Jamais je ne me suis senti contraint à participer aux activités, les responsables proposaient un mode de vie qui n’était somme toute, alternatif sans être - me semble-t-il trop extrême. Le domaine de l’Etoile (Nice) 27 février 2009, par Laurent GUTIERREZ Madame, Monsieur, Merci pour ce formidable temoignage que je me permets de mettre en ligne. J’espere sincerement entrer en contact avec vous afin d’en savoir plus. Aussi, je vous invite a me joindre a mon adresse mail LGutierrez76@aol.com A bientot j’espere, Cordialement, Laurent GUTIERREZ