5.3 La Nouvelle Education

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En janvier 1921, Roger Cousinet et Madame T.-J. Guéritte fondent la société pédagogique La Nouvelle Education. Le premier bulletin de cette association paraît en janvier 1922. La revue l’Education de Georges Bertier le reproduira partiellement de 1922 à 1924 afin d’en diffuser les idées et les expériences déjà entreprises en matière de pédagogie.

Dès le départ, l’ambition de Roger Cousinet et Madame T.-J. Guéritte est claire. Mentionnée en préambule de chaque numéro de la revue, cette « association a pour objet de réunir tous les éducateurs décidés à favoriser en France l’activité personnelle des enfants, soit à l’école, soit dans la famille. Son but est d’aider ces éducateurs, de faire connaître et de répéter leurs expériences afin que les travaux de chacun puissent profiter à tous, et que se fasse plus vite la transformation nécessaire de nos méthodes d’éducation ».

(JPG) En effet, comme ils le soulignent dans la brochure de leur 4ème Assemblée générale d’avril 1925, « Les découvertes de la psychologie et de la pédagogie expérimentales tendent à prouver partout que l’éducation n’a pas à former les enfants (ce qui veut dire le plus souvent les déformer), mais à leur procurer le milieu où ils puissent se développer dans les conditions les plus favorables. Les expériences ont démontré que c’est dans une atmosphère de libre activité que ce développement se fiat le mieux, et que les enfants atteignent ainsi un niveau physique, intellectuel et moral très supérieur à celui que leur permettent d’atteindre les méthodes actuellement en faveur. De même que l’hygiène moderne a rejeté les maillots par lesquels on déformait autrefois le corps des bébés, de même l’éducation nouvelle rejette les contraintes ou la sollicitude excessive par lesquelles on a déformé jusqu’à nos jours les facultés intellectuelles et morales de nos enfants. L’enfant est un être particulier, doué d’une personnalité que nous devons respecter. Nous devons lui fournir les aliments matériels et spirituels dont il a besoin, puis le laisser croître en paix. Nous devons lui permettre d’agir et de s’exprimer à son gré, parce que c’est pour nous le seul moyen de le connaître, et pour lui le seul moyen de développer d’abord ses muscles, puis, par la maîtrise de ses muscles, son attention et sa volonté, base de toue croissance intellectuelle et morale. Enfin, nous devons l’encourager aux jeux et aux travaux collectifs, parce que c’est par là qu’il peut apprendre à mettre une forte personnalité au service des autres, ce qui est la marque de tout être vraiment civilisé ».

Souhaitant, d’autre part, promouvoir leur action au-delà de la France, les fondateurs de La Nouvelle Education établissent un réseau de correspondants à l’étranger parmi lesquels, nous retrouvons :

Autriche : M. Höfer,
Belgique : Edward Peeters,
Bulgarie : M. le Dr Katzaroff,
Espagne : Mlle Marie Solà,
Etats-Unis : Madame Reed Cary puis M. Stanwood Cobb,
Grande-Bretagne : M.Edmond Holmes,
Grèce : Mlle Lascaris,
Italie : M. M. Salvoni,
Indes : M. Jadhav,
Russie : M. Koversky,
Suisse : M. Pierre Bovet
Yougoslavie : Mlle Jelisava Vavra

En France, le nombre d’adhésions augmentent rapidement de telle sorte qu’en 1925, La Nouvelle Education compte quelques 250 sociétaires dont :

Mme Babeau, Torcy le Grand (Aube),
M. J. Baucomont, Instituteur, Garches, (Seine et Oise),
Mme Benigni, Pavillon rose, Plateau du Piol, Nice,
M. G. Bertier, Directeur, Ecole des Roches, Verneuil (Eure),
M. H. Bordes, Instituteur, Moulin à vent, par Vénissieux (Rhône),
Mlle Brandt, Jardinière d’enfants, Sévigné, Strasbourg,
M. F. Cattier, Inspecteur primaire, Remiremont (Vosges),
Mlle Charmaison, Arcis sur Aube (Aube),
M. Delaunay, Insituteur, à Coulombs, par Creully (Calvados),
M. Duthil, Professeur, Ecole primaire supérieure, Nancy,
Mme Fargues, Professeur, Ecole des Roches, Verneuil, (Eure),
M. A. Ferrière, Chemin Peschier, 10, Champel, Genève,
Mlle Harvaux, Professeur, Lycée de garçons, Roannne (loire),
Mme Lévy-Bruhl, 276, boulevard Raspail, Paris,
M. H. Marty, Ecole des Roches, Verneuil (Eure),
M. Mendousse, Professeur de philsophie, Lycée, Auch (Gers),

Notons, enfin, que La Nouvelle Education va mettre en place une véritable logistique afin de répandre ses idées et ses expériences en France. A cet effet, elle fonda une bibliothèque et un service de propagande, puis, suscita la création progressive de 8 cercles d’études en province (Havre, Mâcon, Orléans, Reims, Lyon, Mulhouse, Tours, Savoie) auquel il convient de rajouter ceux de Paris (2). Enfin, La Nouvelle Education sera représentée par ses délégués dans 11 départements français en 1936.

Laurent GUTIERREZ


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